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Énergie et environnement

Mais qu’est-ce que l’IDC dont on entend si souvent parler à Genève ?

4min
Rafael Kerollos
Responsable Technique

Mais qu’est-ce que l’IDC dont on entend si souvent parler à Genève ?

L'IDC, est un indicateur simple et représentatif de la consommation de chauffage d’un bâtiment.

Communément abrégé « IDC », il s’agit de l’indice de dépense de chaleur du bâtiment, mesuré en Mégajoules par mètre carré et par an (MJ/m2.an).

Pour le calculer, on divise la consommation d’énergie thermique annuelle du bâtiment (chauffage + eau chaude sanitaire) par la surface chauffée (appelée surface de référence énergétique).

Depuis le 1er avril 2015, la surface de référence énergétique (SRE) se calcule selon la norme SIA 380 « Bases pour les calculs énergétiques des bâtiments ». La SRE est la somme de toutes les surfaces de plancher des étages et des sous-sols qui sont inclus dans l’enveloppe thermique du bâtiment et dont l’utilisation nécessite un conditionnement.

Un local nécessitant un conditionnement est un local dont l’utilisation requiert un climat intérieur défini (température et/ou humidité).

Le calcul de l'IDC permet :

  • D’évaluer la performance énergétique d'un bâtiment et de la comparer d’une année à l’autre ;
  • De détecter les dysfonctionnements éventuels ou de vérifier l’efficacité des mesures d’amélioration mises en œuvre ;
  • De se situer par rapport à un bâtiment de même catégorie.

Mais comment l’IDC peut-il être comparé d’une année à l’autre alors que le climat change chaque année ?

La consommation d'énergie de chauffage est directement liée aux écarts de température qui existent entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment. Afin de tenir compte des variations climatiques d’une année à l’autre, une correction est appliquée dans le calcul de l’IDC, cette correction utilise la notion de degrés-jours.

Les degrés-jours de chauffage représentent la somme des différences entre la température intérieure(logement = 20°C selon SIA 380/1) des locaux et la température moyenne journalière extérieur en degré Celsius.

En Suisse, on applique la méthode de la SIA (Société suisse des ingénieurs et des architectes), et on parle des "degrés-jours 20/16" (20°C à l'intérieur / 16°C de température moyenne extérieure au-dessus de laquelle il n’est plus nécessaire de chauffer, communément appelé température limite de chauffage). Pour plus d’informations voir la SIA 381/3 les degrés-jours enSuisse.

La température moyenne extérieure d'un jour donné est une simple moyenne entre la température minimale de la nuit et la température maximale de la journée.

Le facteur utilisé au final dans le calcul de l’IDC est le rapport entre les degrés-jours référence (selon le cahier technique SIA2028 données climatiques) et les degrés-jours réels, ceux mesurés depuis la station météo Genève-Cointrin.

Dans quels cas le calcul de l’IDC est-il obligatoire ?

Le calcul de l’IDC est obligatoire pour tous les bâtiments, ainsi que pour tous les autres types de bâtiments chauffés (commercial, industriel,  …) du canton de Genève.

Dans certains cas particuliers, une dérogation peut être demandée à l'OCEN (Chaudière individuelle, etc..). Dans tous les cas, il convient de demander une confirmation aux autorités compétentes.

Chaque propriétaire soumis à l'obligation de fournir l'IDC a la possibilité de passer par un professionnel compétent pour établir ce calcul (liste de concessionnaires IDC habilités) :

Quelques valeurs de référence

Selon l’OCEN (Office cantonal de l’énergie du canton de Genève), les bâtiments des années 60 ont généralement un IDC assez élevé, à hauteur de 650-900 MJ/(m2.an). Cela s’explique par les matériaux utilisés et la conception architecturale de l’époque. En revanche, avec les évolutions techniques, les bâtiments des années 2000 eux possèdent un IDC d’une échelle plus basse, plutôt situé entre 400 et 500 MJ/m2.an.

Enfin, la valeur attendue d’un bâtiment certifié Minergie est d’environ 180 MJ/m2.an, mais il n’est pas rare de voir des bâtiments dépasser les 200 MJ/m2.an en situation réelle. Pour un label Minergie-P, la valeur attendue est d’environ 130 MJ/m2.an

Dès le 1e septembre 2022, le seuil de l'indice de dépense de chaleur (IDC) est fixé à 125 kWh/m2.an (450 MJ/m2.an).

Au-delà, un assainissement énergétique du bâtiment est exigé.

IDC supérieur à 450 MJ/m2.an (125 kWh/m2.an)

Les bâtiments dont le seuil IDC se situe en-dessus de 125 kWh/m2.an (450 MJ/m2.an) devront faire l'objet d'un audit énergétique et de mesures d'amélioration (optimisation des installations techniques notamment). Plusieurs paliers et temporalités d’application sont prévus.

IDC entre 450 MJ/m2.an et 550 MJ/m2.an (125 et 153 kWh/m2.an)

Si l'IDC se situe entre 125 kWh/m2.an et 153 kWh/m2.an (450 MJ/m2.an et 550 MJ/m2.an), l'obligation d’un audit énergétique tombe, mais des mesures d’optimisation sont demandées.

IDC dépasse largement le seuil

Si l'IDC dépasse fortement le seuil, les propriétaires seront dans l'obligation de procéder à des travaux de rénovation énergétique afin de ramener l'IDC de leur bâtiment en-dessous du seuil.

Fixée avec la révision du règlement à 222 kwh/m2.an (800 MJ/m2.an), cette valeur de dépassement dite « significative » sera progressivement abaissée au cours du temps, dans le but d'assainir globalement le parc immobilier.

Baisse progressive de l'IDC à l'horizon 2030

  • 222 kwh/m2.an (800 MJ/m2.an) depuis 2022 jusqu'au 31 décembre 2026
  • 180 kWh/m2.an (650 MJ/m2.an) dès le 1e janvier 2027 jusqu'au 31 décembre 2030
  • 153 kWh/m2.an (550 MJ/m2.an) dès le 1e janvier 2031.

Que faire lorsque mon IDC est trop élevé ou qu’il évolue à la hausse sans explication apparente ?

Il faut s’adresser à un professionnel de l’énergie qui pourra analyser votre bâtiment et vous orienter. Dans un premier temps, l’idéal est l’installation d’un système de monitoring et de régulation prédictive, afin de pouvoir comprendre le fonctionnement du bâtiment et de mieux réguler la chaudière en prenant en compte les prévisions météorologiques. 

Dans un deuxième temps, l’installation de sous-compteurs d’énergie peut s’avérer utile, pour permettre un meilleur décompte de charges et d’identifier plus précisément d’où proviennent les surconsommations. Dans certains cas, des capteurs de températures intérieures peuvent permettre de mettre en évidence des points faibles du bâtiment et objectiver le ressenti des occupants.

À chaque étape, les données énergétiques récoltées pourront nourrir et accélérer un éventuel audit énergétique plus poussé, en vue d’une rénovation.

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